Ce Tribalisme qui nous rend stupides!

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Nous n’allons pas tourner autour du pot, il y a (toujours) un problème de tribalisme (chauvinisme ethnique) au Togo, ce qui n’est pas un isolé en Afrique d’ailleurs, c’est un euphémisme. J’ai été très étonné de constater que la question était encore aussi vivace, parfois extrême même. J’aurais pensé que ces problèmes étaient moins prégnants aujourd’hui, après plus de cinquante ans, mais en fait non. (La population de Lomé, en tant que Melting-pot et mélange quasiment homogène de toutes les ethnies du Togo est de ce fait un sujet d’étude très intéressant)

 

Pourquoi le tribalisme nous rend stupides :

Cette plaie est un cancer pour l’évolution harmonieuse de nos jeunes États-nations (et ce n’est pas mon camarade Aphtal qui me contredira).

Le chauvinisme ethnique nous empêche de faire preuve d’empathie, c’est-à-dire de pouvoir nous mettre à la place de l’autre et voir les choses de son point de vue. Cette question du point de vue est capitale, car on désamorce bien des tensions, des non-dits délétères et des clashs en se mettant à la place d’autrui, en le considérant, valablement, comme un être humain au même titre que soi-même … Bref, il s’agit de faire passer la réflexion du cercle restrictif du clan et de la famille élargie à celui de l’universel, de l’Homme en tant que Tout et Un. Ce qui fait qu’on offre un poste à untel, non pas parce qu’il est de telle ou telle ethnie, mais parce qu’il répond à des critère d’excellence et de compétence.

 

Tribalisme Vs Racisme

Je l’affirme solennellement et droit dans mes bottes, les Africains ne peuvent pas s’offusquer du racisme et de la négro-phobie (dans toute sa violence, sa barbarie et son caractère primitif) et en même temps valider les préjugés ethniques, du moins sans tenir compte de l’imprégnation sociale, du poids historico-culturel, des contextes et (surtout) faire la part des choses (sinon, c’est du juste du racisme à plus basse échelle). Car, comme disait le Maréchal Pétain, « il faut rester cohérents », et comme disait Himmler « on ne peut pas être au four et au moulin ». (oui je sais, il y a mieux comme symbole d’universalisme). On ne peut pas valider le tribalisme et se plaindre de la négro-phobie: ça s’appelle de la double éthique, de la fausse logique. Et c’est comme ça qu’on devient stupide, arrogant et haineux, donc dangereux pour soi-même et pour les autres, et c’est comme ça que ça commence, je le rappelle.

Au lieu de se battre entre nous, ne ferions mieux de tourner nos fourches et nos piques vers les véritables sangsues. (follow my sight)

 

Exacerbation du « Problème »

Le problème du tribalisme persiste, en gros, parce que les élites Africaines sont incompétentes, soumises et perverties (ce que je dis est sans doute violent et à l’emporte-pièce… Il faudrait passer par plusieurs sous parties et articulations, mais la réponse en synthèse, de A à Z, c’est ça : ceux qui nous ont fait croire que le pêcheur d’Aného avait un problème avec le paysan de Kara ou le chasseur Moré sont des incompétents et des menteurs. (Vous remarquerez que j’ai moi-même usé de quelques poncifs, mais c’est une question de géographie, quand on vit au bord de la mer, on a ‘bizarrement’ une certaine tendance à devenir pêcheur)

Ces gens-là ont intérêt à ce que nous intégrions cette pseudo-lutte à mort car c’est la stratégie du diviser pour mieux régner, tant que le peuple (les peuples) se bat contre lui-même, il ne réalise pas que sa misère est, dans globalité objective, collective et implacable.

Le plus cocasse dans cette affaire, c’est que les élites politiques tribales  actuelles qui sont au pouvoir jouent exactement le même jeu que les colons avant eux… Je précise que ces derniers, après les indépendances, de manière quasi-systématique, ont choisi leurs fantoches dans la communauté la moins bien lotie, la moins « avancée » et structurée politiquement pour dominer les autres communautés, ce qui a pour utilité d’abaisser le niveau de conscience des nouvelles bourgeoisies, de supprimer toute vision nationaliste à long terme et de les réduire au strict consumérisme parasitaire, à la gabegie, à la dilapidation et au bradage des ressources pour le plus grand plaisir des faucons occidentaux.

Ça a aussi pour effet de réduire la capacité de rébellion des néo-colonisés : On est plus servile et plus malléable pour l’ancienne puissance colonisatrice, plus prompt à massacrer la population, quand on est soi-même illégitime et qu’on croit que le pays est un champ d’igname qu’on ne doit jamais céder, considérant les autres ethnies, certaines plus que d’autres, comme ennemis mortels.

« Diviser pour mieux régner » une formule qui a fait ses preuves, c’est le cas de le dire ! Et pour semer la division dans un état, les influences extérieures appuient toujours sur les lignes de fracture, donc sur les tensions ethniques.

Nota Bene : Je le précise, quand je dis « la communauté moins lotie et la moins « avancée » », il s’agit là de réalités historiques et contextuelles. Ce n’est pas une question de biologie, mais plutôt de qui vivait isolé ou non ; qui avait un milieu de vie hostile ou non, qui vivait près de la côte ou non ; qui a rencontré en premier et pratiqué le commerce avec le « Blanc » ou non ; qui vivait sur les grands axes commerciaux au XVIII-XIX siècle ou non ; qui a un lourd patrimoine historico-politique ou non ; Quel groupe ethnique entretenait des relations commerciales avec quel autre groupe ethnique; Qui avait plus de descendants éduqués et scolarisé à un moment donné ; Qui avait une bourgeoisie et une aristocratie ‘éclairée’ à un moment donné ou non !

Ce sont des réalités topiques, contextuelles et historiques; ce qui était vrai hier ne l’est pas forcément aujourd’hui. Il faut éviter les raisonnements essentialistes et anhistoriques, sinon, c’est la porte ouverte à la bêtise et au mépris mal placé.

 

Du mensonge du tribalisme

Le raisonnement qui invalide les préjugés ethniques est à peu près le même que celui qui invalide les préjugés raciaux : La culture ne se transmet pas par le sang ! A mon plus grand regret d’ailleurs. Les humains a priori sont les mêmes quel que soit le continent, la race et les domaines. Si vous vous amusez à faire une étude objective des populations, vous vous rendrez compte qu’il y a une répartition universelle, homogène et constante de tous les types d’individu. D’un groupe à l’autre, il y a à peu près les mêmes proportions de génies, ou de crétins ou d’imbéciles et de fous à lier : le corps des sapeurs-pompiers, les collègues de bureau, les politiciens (plutôt deux fois qu’une d’ailleurs), les Inuits, les slaves, l’ethnie Guin ou Tem ! Tout cela est régit par la courbe en Cloche de ce Génial Gauss.

Courbe-de-Gauss courbe-bell Gauss

Cependant, et c’est un corolaire de ce que nous disions plus haut, il ne faut pas nier qu’il y a une forte imprégnation sociale dont il est souvent difficile de se défaire. La culture, je le répète, ne se transmet pas par le sang (sinon les Africains sauraient encore comment très exactement construire  les pyramides, par exemple) mais elle se transmet par l’éducation. Il n’est pas rare (c’est une constante même) que les caractères qu’on assimile, à tort ou à raison, à telle ou telle ethnie, se transmettent par l’éducation. Quiconque nie cette réalité est soit un imbécile, soit un menteur et un manipulateur. Il n’y a pas de peuple, de race ou d’ethnie supérieure ou inférieure et il n’y a aucune lutte à mort entre elles, ce n’est pas nécessaire!

Il ne faut pourtant pas se voiler la face, tant que les uns seront favorisés ou discriminés à cause de leur nom de famille, ou de leur appartenance ethnique, au détriment ou en faveur de tel autre, le problème persistera. Et laisser ce problème persister, c’est préparer le terrain à beaucoup de clashs et de colères malsaines, ce qui, au mieux, empêche de construire quelque chose de commun dans la sérénité et le vivre ensemble… Au pire, ça donne le « Rwanda ».

Ce qu’il faut, c’est de la Justice pour tous, ou mieux encore, de l’injustice pour tous ! Traiter chacun différemment de manière à ce que, globalement, les choses s’équilibrent!

 

Pour ne pas conclure

Il y a peu de problèmes socio-politiques plus énigmatiques, cornéliens et importants à résoudre pour les toutes jeunes nations Africaines que le problème du tribalisme (Des nations qui ne sont pas vraiment des nations, c’est du collage d’ethnies qui, souvent, se méprisaient, ou, au mieux, s’ignoraient royalement la plupart du temps). De fait, c’est une question pleine d’attrait pour les élites africaines, angoissées par l’aspect du présent et la projection vers l’avenir. Résoudre cette équation ardue est une nécessité, il en va de la survie de nos nations sous la forme qu’elles ont depuis les indépendances (une bêtise selon moi, toutes ces frontières auraient dû être dissoutes et redessinées autrement, ça nous aurait évité bien des emmerdements. Mais bon, ce qui est fait est fait, alea jacta est, comme disent les romains).

coloniesallemandes The true size of Africa – it’s bigger than you think carte-afrique

Tant que ce problème perdurera, même de manière latente et diffuse, nous sommes vulnérables, assis sur une poudrière, et la moindre manipulation externe ou interne poussera au clash et aux guerres intestines (on le voit en Côte d’Ivoire, en Centrafrique, au Nigéria… au Togo, de manière plus subtile – Toujours suivant ce clivage Nord-Sud d’ailleurs, ce qui n’est pas anodin, mais relève de déterminismes géographiques et d’impératifs catégoriques non négligeables).

La vérité est que nos pays sont des faux pays, de fausses nations, avec des ethnies-nations sans passé commun et sans épaisseur historique au plan globale, ce que nous avons en commun ce sont ces frontière artificielles, il est important de le rappeler, voire de le déplorer. Cependant, nous pouvons et devons construire quelque chose en commun, tout en respectant nos particularismes socio-ethniques, pour devenir une nation ou à toute le moins, une fédération solide de Nations. Le problème tribal est violent, subtil est complexe, il convient donc d’y trouver des solutions originales et subtiles !

Union Ethnie images   Unité Ethnies Afrique Forte